Bien que différents courants artistiques se soient succédé à travers le temps, la structure de l’intérieur de la Collégiale Sainte-Waudru est restée fidèle à l’architecture gothique. On y retrouve les mêmes matériaux qu’à l’extérieur. Le grès de Bray, qui offre à l’édifice une teinte chaude, oscillant entre le jaunâtre et le rosé. Cette roche en recouvre les murs, du chœur à la nef, ainsi que les contreforts. La pierre bleue, elle, part à la rencontre des briques au niveau des voûtains.

La verticalité domine

En entrant dans la Collégiale, on est de suite emporté par un sentiment d’élan vertical. Celui-ci s’explique par la présence de piliers et d’arcades, étroites et hautes, qui surplombent le chœur de l’église. De plus, l’alternance des piliers et des vides des arcades amplifie cette impression de verticalité.
 

Une succession de décors

La lumière, fugace et changeante, nous plonge dans une atmosphère à la fois sereine et exaltante. En faisant « le tour » de la Collégiale, on passe d’une chapelle à l’autre, chacune étant décorée d’un autel, d’un tableau, d’une sculpture, d’une statue. Ces chapelles sont le témoignage des projets de corporations montoises et de confréries de dévotion à la Vierge ou à des saints. Quelques-unes renferment des pierres tombales, certaines familles ayant décidé d’enterrer leurs membres dans une chapelle qui leur était réservée. Dans certaines d’entre elles, les monuments funéraires sont muraux, on les appelle alors des « taulets ». Ils incarnent des défunts conduits par leur saint patron vers la Vierge et l’Enfant ou vers la Trinité. Jusqu’au XVIIIe siècle, des messes étaient tenues dans ces chapelles faisant office de petites églises. Chaque année, c’étaient plus de mille messes qui étaient célébrées dans la Collégiale. Entre autres, les pauvres s’y rendaient pour recevoir des vêtements ou de la nourriture, en échange de quoi ils témoignaient de toute leur reconnaissance aux chanoinesses.
 

Des trésors bien gardés

Jacques Du Broeucq, sculpteur et architecte montois célèbre à l’époque, est l’auteur de plusieurs œuvres au sein de la Collégiale. Il a notamment conçu un jubé, véritable ensemble monumental dont les voûtes forment une triple arcade sous laquelle sont représentés trois tondi évoquant les trois personnes de la Trinité (il ne reste actuellement de ce jubé que les statues et bas-reliefs). De plus, sept statues, désignées comme sept Vertus, président dans le chœur de l’église. Dans le bras nord du transept, on peut admirer la Résurrection, un grand relief représentant, aux dimensions réelles, le Christ sortant du tombeau.
 
À côté des œuvres de Du Broeucq, d’autres pièces enchantent les lieux. Le célèbre Car d’Or, sorti chaque année lors de la Procession du Doudou, ainsi que les reliquaires de sainte Waudru. Une sculpture gothique en pierre blanche de la sainte et une autre de saint Michel terrassant le démon trônent aussi dans la Collégiale. En levant un peu plus les yeux, on aperçoit également des vitraux des plus anciens. C’est sans compter aussi sur le « trésor » à proprement parler, qui renferme bon nombre d’objets d’art religieux, dont l’un des plus prestigieux ensembles d’orfèvrerie en Belgique (calices, ciboires, ostensoirs, reliquaires, etc.). Mais aussi des statues polychromes, des tableaux, des manuscrits anciens, des souvenirs du chapitre et une collection de linceuls ayant enveloppé les reliques de sainte Waudru.