Paul Verlaine
Un tournant dans sa carrière
Juillet 1873, dans un hôtel Bruxellois, Verlaine tire deux balles de revolver sur Rimbaud. Incarcéré un temps à Bruxelles, il purge la plus grande partie de sa peine dans la prison de Mons où il écrit quelques-uns de ses plus beaux chefs-d'œuvre.
Prisonnier à Mons
Le 25 octobre 1873, Verlaine arrive à Mons dans son wagon cellulaire. Le poète torturé entre sa vie de famille et sa passion pour le jeune Rimbaud a franchi la ligne rouge. Il a tiré au revolver sur son amant et purge la fin de sa peine dans la prison montoise. Dans sa cellule 252, Verlaine réfléchit. Il pense à sa vie de débauche et médite. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi ne parvient-il pas à mettre fin à cette passion destructrice ? A Mons, Verlaine réalise un travail d'introspection et se tourne vers la religion pour panser ses plaies. Il s'amourache de Jésus comme il s'est pris de passion pour Rimbaud quelques mois plus tôt. Il veut renouer avec une vie plus saine et regagner la confiance de son épouse. Transformer l'ivresse en sagesse. Le passage de Verlaine dans la prison montoise marque un tournant dans l'oeuvre et la vie morale de l'artiste.
Un tournant dans son oeuvre
Dans sa cellule, l'écrivain s'ennuie. Il passe beaucoup de temps à écrire. L'accès aux livres lui est autorisé et il n'est pas astreint au travail. A Mons, il compose parmi les vers les plus vibrants de sa production. Il songera plus tard à réunir ses textes dans un recueil baptisé : « Cellulairement » mais abandonnera l'idée et les poèmes furent dispersés principalement dans trois recueils : « Sagesse », « Jadis et naguère » et « Parallèlement ». Les spécialistes sont unanimes. D'un point de vue humain et littéraire, la prison de Mons a métamorphosé Verlaine. Il quitte la capitale hennuyère le 16 janvier 1875 après une remise de peine et n'y reviendra que vingt ans plus tard pour donner un cycle de conférences. Ses démons ont resurgi, il n'est que l'ombre de lui-même.
Emprisonnés à leur tour
D'autres grands noms de la littérature ont côtoyé les cellules montoises. Le surréaliste Fernand Dumont, est arrêté le 15 avril 1942 par la police allemande en pleine séance du tribunal. Suspect aux yeux de l'occupant, il est incarcéré à Mons avant d'être transféré dans différents camps de concentration. Il meurt le 15 mars 1945 à Bergen Belsen en Allemagne. Fernand Dumont était à l'origine du groupe Rupture, seul groupe surréaliste créé en dehors d'une capitale. La poétesse Marguerite Bervoets connaît un sort tout aussi tragique. Entrée en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est emprisonnée à Mons avant de rejoindre Wolfenbüttel où elle est décapitée le 7 août 1944. La grande dame avait refusé de baisser la tête...