Mons Memorial Museum
MUSÉE
Ironie de l'histoire, les premier et dernier soldats du Commonwealth à être tombés lors de la Grande Guerre, ont été tués à Mons. La Première Guerre mondiale emporta près de 800.000 Britanniques. Parmi eux : John Parr, George Ellison et George Price... "Mons, the First and the Last".
Il avait menti sur son âge au nom de la Liberté. Comme beaucoup de jeunes Britanniques, il ne se voyait pas rester les bras croisés face à l'ennemi allemand qui avait envahi la Belgique, pourtant pays neutre. Fils d'un laitier de la région londonnienne, John Parr est le premier Britannique à être tombé près de Mons le 21 août 1914. Soit deux jours avant la bataille. L'adolescent, de 16 ou 17 ans tout au plus, avait été envoyé en éclaireur avec l'un de ses camarades. Partis à bicyclette de la gare d'Obourg, les deux hommes furent pris dans une embuscade. Un seul revint vivant. L'ennemi ne laissa aucune chance au pauvre John qui repose à jamais au cimetière militaire de Saint-Symphorien dans la campagne paisible de Mons. Deux jours après sa mort, la bataille de Mons fit près de 5 000 victimes et se solda par la retraite de l’armée britannique. Les militaires allaient bientôt se parquer dans des tranchées pendant de longs mois.
Comme pour le symbole, face à lui dans le cimetière de Saint-Symphorien, repose le dernier soldat britannique à être tombé sur un champ de bataille. George Edwin Ellison avait, quant à lui, 40 ans et venait de la région de Leeds. Il avait épousé Hannah Maria deux ans plus tôt et était l'heureux papa de James Cornelius. Le petit James venait de souffler sa première bougie lorsque son père rejoignit le front. Vaillant soldat, George Edwin Ellison avait pris part aux batailles de Mons en 1914, d'Ypres, d'Armentières, de la Bassée, de Loos ou encore de Cambrai sur le Front Ouest avant de livrer son dernier combat à Mons en 1918. Après avoir déjoué la mort pendant quatre ans, il fut tué 90 minutes avant le clairon de l'Armistice.
Dans le cimetière militaire de Saint-Symphorien, chaque tombe raconte ainsi son lot d’histoires tragiques. Que dire de celle de George Lawrence Price, canadien, tué à l’âge de 25 ans à Ville-sur-Haine, le 11 novembre 1918 à 10h58, soit seulement deux petites minutes avant l’application au front du cessez-le-feu ? Les autorités savaient que la guerre était terminée mais les Britanniques voulaient récupérer Mons coûte que côute, pour le symbole sans doute. Après quatre années d'occupation, la ville de Mons fut libérée par les troupes du Commonwealth le 11 novembre 1918 ; elle est rentrée dans l'histoire comme le début et la fin de la guerre pour les Britanniques.
Le 21 août, Parr et un autre éclaireur cycliste sont envoyés au nord-est de Mons, à Obourg, village situé à proximité de la frontière franco-belge, avec pour mission de localiser l'ennemi. Il est vraisemblable qu'ils rencontrent une patrouille de cavalerie de la Première armée allemande. Parr reste en position afin de contenir l'ennemi tandis que son compagnon revient faire son rapport. C'est alors qu’il est tué d'un coup de feu.
Il est né le 15 décembre 1892 à Falmouth, comté de Kings en Nouvelle Écosse. Le 11 novembre 1918, à 10 h 57, George Lawrence Price est mortellement touché par un sniper, alors qu'il sortait d'une maison. Il fut ramené à l'intérieur et soigné par une jeune fille belge, mais il mourut à 10 h 58, soit deux minutes avant le cessez-le-feu !