12. Le cimetière
Ici reposent des Nouvellois.es, des soldats et un géant
À l’instar de communes voisines (comme Spiennes par ex.), le cimetière originel du village, groupé autour de l’église, fut délaissé à la toute fin du XIXe s. pour être déplacé à l’écart des habitations, sur un terrain situé en hauteur, mieux ventilé, en vue de répondre aux canons d’hygiène du temps.
Le cimetière actuel a été créé en 1901 sur un terrain appartenant à la famille Pycke de Peteghem, châtelains de Nouvelles, dont les armoiries figurent au-dessus du porche d’entrée. Du cimetière, la vue sur le village et les campagnes ne manque pas de charme.
Outre les sépultures des habitants, l’endroit abrite les tombes (blanches) de neuf soldats britanniques tués lors de la Première guerre mondiale, dont quatre le furent lors du 11 novembre 1918, quelques heures seulement avant l’armistice…
Julius Koch naquit dans le sud de l’Allemagne en 1873 de parents suisses. Très vite, on s’aperçut de l’anomalie physique qui allait déterminer toute son existence. À 10 ans, il mesurait 1,80 m; à 14 ans, près de 2 mètres...
Tout le monde voulait admirer et se comparer à ce géant, présenté comme l’un des hommes les plus grands du monde avec une taille annoncée de 2,58 m. Sur la base de son squelette, conservé au musée d’histoire naturelle de Mons, une récente expertise anthropométrique a finalement établi sa taille à 2,46 m. Par ailleurs, ses pieds mesuraient 44 cm et ses mains 37 cm. Des mensurations disproportionnées qui lui valurent, entre autres, des difficultés à marcher.
La coïncidence entre sa date de décès et la création du cimetière nous vaut la présence du cénotaphe de Julius Koch à Nouvelles.
En 2015, toujours dans le cadre de Mons Capitale Culturelle, KOMA a demandé à l’artiste italien Marco Pelizzola de réaliser des symboles non-religieux pour les grilles des cimetières de Harveng, Spiennes, Saint Symphorien et Nouvelles parce que les quatre sont l’oeuvre d’un même forgeron.
Les quatre symboles sont : L’infini, la chouette, le sablier et, ici à Nouvelles, le cercle.
Le cercle qui n’a ni début, ni fin… et qui est représenté par les petites pastilles dorées.
Une fois encore, une histoire locale passionnante… qui méritait d’être racontée.
À l’instar de communes voisines (comme Spiennes par ex.), le cimetière originel du village, groupé autour de l’église, fut délaissé à la toute fin du XIXe s. pour être déplacé à l’écart des habitations, sur un terrain situé en hauteur, mieux ventilé, en vue de répondre aux canons d’hygiène du temps.
Le cimetière actuel a été créé en 1901 sur un terrain appartenant à la famille Pycke de Peteghem, châtelains de Nouvelles, dont les armoiries figurent au-dessus du porche d’entrée. Du cimetière, la vue sur le village et les campagnes ne manque pas de charme.
Outre les sépultures des habitants, l’endroit abrite les tombes (blanches) de neuf soldats britanniques tués lors de la Première guerre mondiale, dont quatre le furent lors du 11 novembre 1918, quelques heures seulement avant l’armistice…
Le plus grand des Montois est … à Nouvelles
Après avoir poussé la grille du cimetière, vous remarquerez vite, sur votre gauche, une colonne de pierre bleue. Il s’agit du cénotaphe (monument élevé à la mémoire d’un défunt mais qui ne contient pas son corps) de Julius Koch, dit « le géant Constantin ».Julius Koch naquit dans le sud de l’Allemagne en 1873 de parents suisses. Très vite, on s’aperçut de l’anomalie physique qui allait déterminer toute son existence. À 10 ans, il mesurait 1,80 m; à 14 ans, près de 2 mètres...
Une bête de foire
Issu d’un milieu modeste, Julius fut littéralement acheté à ses parents par un organisateur de spectacles qui vit en lui une bête de foire capable d’attirer les foules. À peine sorti de l’adolescence, il fut exhibé dans diverses villes d’Europe occidentale contre des rétributions manifestement dérisoires. Il se produisit dans nombre de music-halls et de cafés-théâtres en Allemagne, Espagne, Angleterre, et même aux Folies Bergères de Paris, ainsi qu’en témoigne une estampe réalisée entre 1886 et 1892.Tout le monde voulait admirer et se comparer à ce géant, présenté comme l’un des hommes les plus grands du monde avec une taille annoncée de 2,58 m. Sur la base de son squelette, conservé au musée d’histoire naturelle de Mons, une récente expertise anthropométrique a finalement établi sa taille à 2,46 m. Par ailleurs, ses pieds mesuraient 44 cm et ses mains 37 cm. Des mensurations disproportionnées qui lui valurent, entre autres, des difficultés à marcher.
Une chute anodine mais fatale
C’est dans le contexte de ces exhibitions que Julius Koch arriva à Mons, vraisemblablement en novembre 1901, lors de la foire d’automne de la ville. Il n’avait alors que 27 ans mais sa carcasse démesurée lui causait déjà fatigue et problèmes. Dans un café de la rue de Nimy à Mons (à l’emplacement de l’actuel cinéma Plaza) où il résidait, Koch fit une chute qui devait lui être fatale. Son pied droit, « presque détaché » selon un médecin et entré en putréfaction, dut être amputé sans attendre ; en mars 1902 la jambe gauche connut le même sort. Abandonné par son imprésario, qui le laissa sans un sou, Julius mourut des suites d’une septicémie à Mons le 30 mars 1902, âgé de 29 ans.Une curiosité jusqu’au bout…
Les malheurs du géant ne prirent pas fin pour autant. Son corps ne fut pas rendu à sa famille, mais … bouilli pour libérer le squelette et l’envoyer à des spécialistes du gigantisme à Paris. Après avoir été égarés, ses ossements furent retrouvés en 1926 dans une caisse au musée d’histoire naturelle de Mons et ensuite exposés. Ils constituent aujourd’hui encore l’une des principales curiosités de ce musée.Un honneur retrouvé
En 2015, alors que Mons était capitale européenne de la culture, un collectif réuni autour de Jean-Pierre Denefve, fondateur-animateur de la galerie KOMA, voulut rendre hommage à Julius Koch dans le cadre d’un projet labellisé Mons 2015. Des vêpres furent ainsi organisées dans la collégiale Sainte-Waudru en l’honneur de celui qui n’avait pas reçu de funérailles auparavant, et une réception s’ensuivit, dans le respect des traditions du XIXe siècle (« vin du souvenir » et buffet de viandes froides servis aux personnes venues témoigner leur sympathie).La coïncidence entre sa date de décès et la création du cimetière nous vaut la présence du cénotaphe de Julius Koch à Nouvelles.
Approchez-vous de la grille...pour l’éternité
Une législation datant du 18ème veut que les cimetières soient entourés de murs et de grilles d’une hauteur de 2,80 m. Les grilles étaient souvent ornées d’une symbolique. Dans le haut de la grille du cimetière de Nouvelles on a forgé une petite lune et une étoile. Juste, sous les armoiries de la famille de Robersart qui avait payé le terrain.En 2015, toujours dans le cadre de Mons Capitale Culturelle, KOMA a demandé à l’artiste italien Marco Pelizzola de réaliser des symboles non-religieux pour les grilles des cimetières de Harveng, Spiennes, Saint Symphorien et Nouvelles parce que les quatre sont l’oeuvre d’un même forgeron.
Les quatre symboles sont : L’infini, la chouette, le sablier et, ici à Nouvelles, le cercle.
Le cercle qui n’a ni début, ni fin… et qui est représenté par les petites pastilles dorées.
Une fois encore, une histoire locale passionnante… qui méritait d’être racontée.