Un joyau de la couronne verte de Mons

Située à 7 km au sud-est de Mons, Nouvelles est la plus petite des 19 communes ayant fusionné avec le chef-lieu du Hainaut en 1977.
Sa superficie est de 269 hectares, pour une population de 319 habitants (2021). Le village a su préserver son caractère rural, dans un environnement champêtre plutôt montueux; son altitude varie de 43m (niveau de la Wampe) à 77m (au-dessus du vignoble).

Déjà des Nouvellois il y a 6000 ans !

Sans surprise, vu sa proximité avec Spiennes, dont les célèbres minières furent en activité grosso modo entre 4300 et 2200 avant Jésus-Christ, on trouve à Nouvelles des traces d’occupation humaine remontant à l’époque néolithique. Plusieurs centaines d’artéfacts en silex (surtout des lames polies pour haches et couteaux) furent ainsi exhumés.

Une villa romaine de…70 pièces !

A l’entrée du village, côté autoroute, le lieu-dit La Grande Boussue parfois aussi appelé Petit Bavay, a livré les vestiges d’une vaste et somptueuse villa gallo-romaine, fouillée par intermittence depuis 1887. Disposées sur 6 hectares, une septantaine de salles (corps de logis, annexes, bains…), dont plusieurs chauffées par hypocauste, ont été découvertes. La richesse des ornements décoratifs a frappé les spécialistes : mosaïques, peintures murales, moulures…
Pas moins de 25 types de pierres et de marbres ont été utilisés, parmi lesquels du porphyre, du cipolin et même des plaques de marbre provenant des Pyrénées, d’Italie et de Chemtou (Tunisie). Un aqueduc approvisionnait la villa en eau, sans doute depuis le ruisseau d’Asquillies. Occupé à partir du milieu du 1er siècle, ce vaste complexe fut détruit par un incendie vers 250-275.

Première citation de Novella

Contrairement à la villa, implantée sur une éminence, le village médiéval s’est développé dans un fond de vallée, le long de la Wampe. Il existe probablement déjà une église au Xe s. Un diplôme attribué à l’empereur Otton Ier et daté de 965 (mais considéré comme un faux forgé ultérieurement) la recense parmi les biens de l’abbaye de Saint-Ghislain, et offre la première mention du toponyme Novella. Sur le plan étymologique, on a parfois proposé que ce nom rappelle une nova villa ayant succédé au complexe gallo-romain, mais il paraît tout aussi vraisemblable qu’il désigne des terres nouvellement défrichées (novalia). En 1144, l’église, explicitement qualifiée de succursale de celle d’Harveng, passe sous la dépendance de l’abbaye de Crespin.
Au début du XVe siècle, le village ne compte sans doute pas plus de 50 habitants; vers 1550, environ 80 personnes y vivent. Il est peuplé en grande majorité d’agriculteurs, mais on y trouve aussi l’un ou l’autre artisan comme, en 1312, un cordonnier. Un moulin à vent exista jusqu’en 1863. Une brasserie est attestée au XVIe siècle.
Comme souvent dans les communes rurales de nos régions, les châtelains successifs de Nouvelles jouèrent un rôle politique et culturel majeur dans la vie du village; au XIXe siècle ce sont eux qui assurèrent encore le plus souvent la fonction de bourgmestre.

La libération de Mons

Plus près de nous, c’est par Nouvelles (et ensuite par la bien nommée « Voie américaine » de Mesvin), que passèrent, le 2 septembre 1944, les premiers chars de la 3ème division blindée américaine en route pour libérer Mons quelques heures plus tard.

Une économie rurale

Sur le plan économique, la production céréalière (seigle, avoine, méteil, orge, colza, lin…), la culture de légumineuses alimentaires (pommes de terre, carottes, betteraves, fèves, haricots…) et l’élevage, en particulier celui de moutons, ont été les activités principales des villageois pendant des siècles.

La craie et le charbon

L’extraction de la craie et la fabrication de phosphates de chaux furent la seule véritable industrie que connut Nouvelles. Signalons aussi, jusqu’au début du XIXe siècle, l’extraction du silex pour les faïenceries à Spiennes et Ciply ainsi que la création de deux houillères, vers 1820, dont l’existence fut cependant éphémère.
La structure du village n’a guère changé depuis 250 ans au moins, comme le montre la carte de Ferraris (vers 1775).
Afin de mettre fin aux inondations fréquentes, de grands travaux furent menés, dans les années cinquante, aux voiries (élargissement et bétonnage des rues, création d’un réseau d’égouts) et à la Wampe (rectification de son lit, construction d’un nouveau pont). Le tram qui reliait Mons à Nouvelles depuis 1907 fut alors supprimé, et les rails démontés (1959).
Pour l’anecdote, notons que Juliette de Robersart (1824-1900), femme de lettres talentueuse du XIXe siècle et voyageuse intrépide, fit probablement plusieurs séjours au château de Nouvelles, où sa mère décéda en 1859.

Vie culturelle active

La vie associative à toujours été active dans la localité. Pendant la seconde moitié du XXe siècle: la Fanfare Royale de Nouvelles, un club de balle pelote, une troupe de théâtre (disparue), un éphémère musée archéologique et paléontologique de Nouvelles (1965-1979), fondé par l’abbé Cornet, Charles et Yves Leblois, ont animé le village.
Plus près de nous : le patro Notre-Dame des Hayettes (1980), en 1992 le comité Novella (cuistax, concerts vocaux) et, en 1994, celui des Amis du carnaval des enfants (cavalcade, ducasse de juillet).