Un Roi, sa favorite et ... la Trouille

Nous nous trouvons ici sur l’ancien territoire communal de Spiennes, au lieu-dit « Les Raches » (dont la graphie peut varier, comme sur le plan parcellaire de Philippe Christian Popp, dressé au milieu du XIXe siècle, qui porte Chemin de Heranche à Harvengt). Le mot « rache », du latin rascia, lui-même issu du vieux germanique rachia (« marais »), désigne une zone marécageuse largement inondée en hiver.
Elle est bordée par la rivière La Trouille et le ruisseau de la Vallière. La station d’épuration en aval, sur La Trouille, contribue à l’assainissement de ce biotope : des mesures de 2021 indiquent un ph de la rivière de 7,8 et une température moyenne de l’eau de 11 C°.

Du ciment au RAVeL

Dans quelques centaines de mètres, vous passerez sous le pont de l’ancienne ligne de chemin de fer L 109 Mons-Chimay (la même que celle évoquée sur le panneau n° 9), en fonction de 1868 à 2004, pour desservir la cimenterie d’Harmignies, et aujourd’hui réhabilitée en RAVeL 109a (Réseau Autonome des Voies Lentes).
Dynamité volontairement par l’armée belge au début de la Première guerre mondiale (pour freiner la progression des troupes allemandes), ce pont à trois arches, couronné d’un niveau de baies en demi-lunes, sera reconstruit en 1919, comme le montre un millésime bien visible sur l’édifice.

La favorite de Louis XIV est-elle venue à Nouvelles ?

Une charmante légende veut que le nom de La Vallière, donné à la source, au ruisseau, et même parfois au pont, perpétue le souvenir de la Duchesse de La Vallière, maîtresse du roi de France Louis XIV. Selon cette légende, la belle, alors qu’elle se promenait avec son royal ami lors du siège de Mons en 1691, se désaltéra à la source de La Vallière et, trouvant l’eau si limpide, y laissa tomber une bague, associant ainsi au lieu son nom pour la postérité. L’histoire est pittoresque mais n’a aucun fondement historique.
Non seulement Françoise-Louise de La Vallière ne put se trouver aux côtés de Louis XIV lors du siège de Mons, étant entrée au couvent quinze ans auparavant, mais, plus encore, le toponyme de Fontaine Avallière est bien plus ancien et se rencontre déjà au XVe siècle dans les sources écrites.