image.jpg

Circuit Moneuse : le massacre de la Houlette - Honnelles

Historique à Honnelles
9.8 km
Pédestre
2h
Moyen
9.8 km
Cyclotouriste
1h
Moyen
  • Ce circuit vous emmène sur les traces d'Antoine-Joseph Moneuse, le célèbre brigand et Capitaine des Chauffeurs du Nord.

    Durant cette balade, vous revivrez cette noire journée du 22 novembre 1795. À cette date eut lieu l'un des faits divers les plus sanglants qu'ait connu notre région : le massacre de la Houlette.

    Moneuse fut vite suspecté d'être l'auteur de ce crime abominable qui fit 9 victimes. Mais la vérité n'est jamais simple...

    À travers les champs et chemins de Roisin et Meaurain...
    Ce circuit vous emmène sur les traces d'Antoine-Joseph Moneuse, le célèbre brigand et Capitaine des Chauffeurs du Nord.

    Durant cette balade, vous revivrez cette noire journée du 22 novembre 1795. À cette date eut lieu l'un des faits divers les plus sanglants qu'ait connu notre région : le massacre de la Houlette.

    Moneuse fut vite suspecté d'être l'auteur de ce crime abominable qui fit 9 victimes. Mais la vérité n'est jamais simple...

    À travers les champs et chemins de Roisin et Meaurain en passant par le village français de La Flamengrie, vous serez amenés à traverser plusieurs fois la frontière franco-belge, rappelant cette période troublée de l'histoire, où notre région était tiraillée entre l'Autriche et la France.

    Bonne promenade et ouvrez l’œil... Les bandits rôdent.

    Circuit créé et édité par le Parc Naturel des Hauts-Pays

    Illustrations Claude Renard.
  • Dénivelé
    66.32 m
  • Documentation
    Les fichiers GPX / KML vous permettent d'exporter le tracé de votre randonnée sur votre GPS (ou autre outil de navigation)
Points d'intérêt
1 Une période troublée
Notre histoire, véridique, commence le 1er frimaire de l'an IV. Dans notre calendrier, cette date correspond au 22 novembre 1795. Mais, plus que jamais, le calendrier républicain est d'actualité à cette époque. En effet, la Révolution française (1789) a eu lieu, donnant naissance à l'espoir du changement avant de laisser place à une période de chaos sous le Directoire (1795-1799). La justice n'est rendue que de manière sommaire et le peuple, affamé, gronde. Profitant de ce contexte instable, des bandes de brigands frappent la région.
0.jpg
2 Eglise Saint-Brice
Il existait à Roisin avant 1841, et ce depuis le VIIème siècle, une église consacrée à Saint-Brice. Cet édifice, dépourvu de plafond, tombait en ruines. Il fut démoli en 1841 et une nouvelle église fut reconstruite en 1841-1842.

À l'intérieur, et à gauche de l'édifice, se trouve la chapelle dite "du Château". Sous celle-ci, on trouve une crypte où reposent les corps des anciens seigneurs de Roisin.

Au centre de la petite nef de droite se situe la chapelle ou le sanctuaire de Saint Ghislain, protecteur des femmes enceintes et de la petite enfance.

Sources : C. Debiève - http://users.skynet.be/cbou/roisin/eglise.htm
eglise saint brice noir et blanc 1.jpg 2.jpg 1.jpg
3 Le vignoble disparu
Vous empruntez actuellement le chemin du Vignoble. Les raisons de cette appellation sont historiques...

Vers les années 600, Roisin n'était qu'un coin de la commune de Meaurain (à l'inverse d'aujourd'hui). Roisin, c'était tout simplement le pays du raisin. En effet, notre pays possédait de nombreux vignobles à cette époque. Ce sentier traverse l'endroit où se trouvait cette culture. On le nomme encore "camp du vignoble".

Un ancien sceau communal représente d'ailleurs les armures de Roisin surmontées d'un casque que domine un singe tenant dans une main la bannière du seigneur, de l'autre une grappe de raisin.

Un autre sceau existait, avec au centre les lettres DR et autour l'inscription "De Roisin vient le vin". Ces deux documents dont on possède la photo prouvent ainsi qu'un vignoble existait à Roisin.

Vous pouvez visionner les photos de ces sceaux.

Source : C. Debiève - http://users.skynet.be/cbou/roisin/vignoble.htm
chemin vignoble.jpg 5.jpg 4.jpg
4 Sainte-Cécile
Revenons à cette journée du 22 novembre 1795. Aujourd'hui, on fête la Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Un peu partout, côté Hainaut ou côté France, la musique retentit dans les villages. On fait la fête pour oublier la faim, la misère et l'insécurité.

Monsieur Gumez est un violoniste de Roisin. Ce soir-là, il joue à Bry (commune française toute proche) avec son acolyte nommé Godin. En fin de soirée, celui-ci propose à Gumez de passer prendre un dernier verre à l'auberge de La Houlette située à la frontière entre les 2 villages. Les voilà en route pour l'auberge tenue par Jean-Philippe Couez.

Sur place, la fête bat son plein. Un orchestre assemblé devant la porte joue des airs endiablés sur lesquels on danse à l'intérieur. Les couples se font et se défont. On boit, on rit, on oublie le quotidien. Rien, vraiment rien, ne laissait présager le drame à venir...
2.jpg 1.jpg
5 La nuit tombe sur Roisin
Peu après vingt-et-une heures, la folle soirée se termine. Nos deux musiciens, Gumez et Godin, reprennent la route. Le premier prend la direction de Roisin tandis que le second file vers la France. Sur son chemin, Gumez croise deux files de militaires. À moins que ce ne soit des brigands... Un censier du nom de Ribeaucourt déclarera plus tard les avoir également croisés. Un des hommes lui aurait même demandé la direction de Valenciennes.

La nuit tombe sur Roisin et la mort plane sur l'auberge de la Houlette...
5.jpg
6 Une macabre découverte
Il est environ 5h du matin lorsque Antoine Libert, un tailleur résidant dans le village français frontalier d'Eth, prend la direction de Roisin. Comme chaque jour, il passe par le carrefour de La Houlette. Il remarque la porte ouverte. Il s'approche et crie : "Couez ?" Aucune réponse... Il décide d'entrer.

La salle est plongée dans le noir, à peine éclairée par les braises du feu éteint. C'est dans ce décor cauchemardesque qu'il va faire une horrible découverte.

Il se précipite immédiatement à l'extérieur en direction de Roisin pour donner l'alerte. "C'est Moneuse !"

Moneuse... Les cadavres ne sont pas encore froids que le nom est déjà lâché.

Rendez-vous à La Houlette pour découvrir le lourd bilan de ce terrible fait divers.
7.jpg
7 La Houlette
C’est dans les murs de cette maison d'apparence banale que s’est déroulé le drame. Aujourd’hui encore, ce lieu-dit reste dans toutes les mémoires. On retrouve d’ailleurs l’inscription "La Houlette" ainsi que la date « 1782 » inscrits en fer forgé sur la façade ouest. Pas de doute, nous sommes bien sur les lieux du crime.

Et quel crime odieux ! Le mot de massacre convient mieux. 9 cadavres seront retrouvés, baignant dans leur sang. Hommes, femmes et enfants, aucun membre de la famille Couez n’échappa à la folie meurtrière des assassins. On compte également le médecin Hubert Moreau parmi les victimes.

Écoutez le rapport détaillé de la scène de crime rédigé par le chirurgien grâce au fichier audio disponible. (Voix : Roland Thibeau de la Roulote Théâtrale)
9.jpg 8.jpg
8 La rumeur
Très vite, une foule de curieux se masse devant La Houlette. "Il paraîtrait que c'est Moneuse qui a fait le coup". La rumeur publique se répand. Il faut dire que depuis son arrivée dans la région en janvier 1794, son nom est systématiquement cité à chaque affaire criminelle. Antoine Joseph Moneuse, fils de Meunier, né à Marly et élevé à Saint-Vaast. On le dit aux commandes d'une bande de bandits nommée "Les Chauffeurs du Nord". On dit qu'ils brûlent les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer l'emplacement de leurs richesses. On dit beaucoup de choses...

Dans cette affaire, un autre nom est vite cité : Trognon, Jean-Joseph de son prénom. Il s'agit d'un compagnon de route de Moneuse. Celui-ci réside dans le village français frontalier de La Flamengrie. C'est la prochaine étape de ce circuit.
10.jpg
9 Le fusil manquant
L'enquête piétine. Les enquêteurs n'ont aucune piste sérieuse. Il faut dire qu'un nombre important de personnes ont foulé la scène de crime. Cependant, un détail a été relevé : la présence d’une crosse sans fusil sur les lieux. Les autorités suivent la rumeur publique et s'orientent alors vers d'éventuelles troupes de brigands sévissant dans la région.
10 Borne frontière
À gauche de la route se trouve une borne frontière. Datant de 1781, elle fait partie des 65 bornes qui délimitaient alors la frontière établie entre les Français et les Autrichiens lors du Traité d’Utrecht de 1714. Il n'en subsiste qu’une vingtaine aujourd'hui.

Approchez-vous et prenez le temps de l’observer. Elle est empreinte, d’un côté, des trois fleurs de lys représentant la France, et de l’autre de l’aigle bicéphale représentant l’Autriche.
borne 2.JPG 7.jpg
11 Trognon
Quelques jours plus tard, une piste surgit mystérieusement. Un inconnu apporte au maire un fusil dépourvu de crosse. Celui-ci présente des traces de sang et des cheveux. Ce fusil, l'inconnu dit l'avoir trouvé dans le ruisseau que vous longez actuellement, à deux pas de l'habitation de Trognon. C'est là que la police arrêtera Moneuse et son ami quelques jours plus tard.
12 Borne frontière
Une autre borne frontière située à gauche du chemin rappelle la frontière franco-autrichienne d'autrefois.
borne france.JPG 9.jpg
13 Direction la maison d'arrêt
Les 2 hommes sont escortés vers Le Quesnoy pour être mis à disposition du juge Contamine. Celui-ci trouva le dossier si mince qu'il les renverra vers le juge de paix du canton de Bavay qui, à son tour, se débarrassera de l'affaire en les faisant conduire devant le juge de Paix du canton de Thulin.

Moneuse et Trognon sont déférés à la maison d'arrêt de Mons le 3 décembre et l'instruction commence le lendemain.
14 Le juge Harmegnies
C'est le juge Harmegnies qui mène l'instruction. Et il est bien déterminé à faire tomber les 2 hommes. Il semble en faire une affaire personnelle.

Cependant, après 2 semaines d'interrogatoires incessants et de visites à la Houlette, il ne parvenait toujours pas à asseoir une accusation solide.

Moneuse dit avoir un alibi. Le jour du drame, il se trouvait à Thulin, chez sa maîtresse. 2 témoins en attestent. Un curé affirme avoir vu Moneuse dans sa paroisse ce jour-là. Et puis, il y a la veuve Gilmant (la maman de sa maîtresse) qui viendra déposer à Mons, affirmant que Moneuse chassait le canard à Thulin le jour du crime et qu'il a bien passé la nuit chez elle.
honnelles 3.jpg honnelles 4.jpg
15 Ex-église Saint-Amand
Vous vous trouvez actuellement dans le petit village de Meaurain. Il faut savoir que, jusqu’au milieu du Moyen-Age, c'est en fait Roisin qui dépendait de Meaurain. Puis, la relation s’inverse, Meaurain perd son autonomie, mais pas son identité !

Devant vous se dresse l'ex-église Saint-Amand. Désacralisée le 6 mars 2006, elle accueille actuellement le Centre Culturel de Honnelles.

À propos du clocher, signalons qu'il abrite un triptyque datant probablement du XVème siècle, sauvé de la destruction inévitable d’un édifice religieux plus ancien, consécutive aux ravages de 1789.
0.jpg
16 Le fusil disparu
Pendant le transfert de nos deux prisonniers vers Mons, la crosse du fusil retrouvé sur les lieux du crime a mystérieusement disparu. Fait troublant car c'est bien l'association de celle-ci avec le fusil retrouvé dans le ruisseau qui aurait pu confondre les suspects (encore aurait-il fallu prouver que Trognon en était le propriétaire).

S'agit-il d'une simple coïncidence ? S'est-on rendu compte que les 2 pièces ne s'assemblaient pas ? Autre détail : le rapport des chirurgiens ne fait pas mention de l'usage du fusil ou de la crosse dans leur rapport.

Le mystère s’épaissit donc.
17 La justice a tranché
Après une incarcération de plusieurs semaines, le verdict tombe le 30 décembre 1795. Le juge Harmegnies est finalement contraint d'abandonner les charges à l'encontre de Moneuse, faute de preuve.

Trognon, lui, restera en prison. Il faut dire qu'il a déjà eu affaire à la justice précédemment et que ses déclarations ont parfois manqué de précision. Il mourra mystérieusement dans sa cellule le 21 février 1796.

Moneuse est donc un homme libre. Pour l'instant du moins... car sa vie fut riche en rebondissements et il aura à nouveau l'occasion de faire face à la justice dans d'autres affaires.
0.jpg
18 Le mystère reste entier
L'affaire ne fut jamais résolue. Malgré le fait qu'il ne fut pas reconnu coupable de ce crime, il est étonnant de voir à quel point l'affaire de La Houlette reste associée à Moneuse encore aujourd'hui. Il en fut ainsi pour la plupart des méfaits commis sur le territoire à cette époque.

Au final, le mystère reste entier et nous ne saurons probablement jamais la vérité.

Merci d'avoir parcouru ce circuit thématique sur les traces d'Antoine-Joseph Moneuse.
66 mètres de dénivelé
  • Altitude de départ : 93 m
  • Altitude d'arrivée : 93 m
  • Altitude maximum : 118 m
  • Altitude minimum : 93 m
  • Dénivelé total positif : 66 m
  • Dénivelé total négatif : -66 m
  • Dénivelé positif maximum : 13 m
  • Dénivelé négatif maximum : -18 m