Descente dans une mine de Silex
Au patrimoine mondial de l'UNESCO
L’étendue de la zone d’exploitation (plus de 100 ha), son potentiel archéologique, sa durée d’exploitation... Tout a concouru à sa reconnaissance, en décembre 2000, comme Patrimoine mondial de l’UNESCO. Les minières néolithiques de silex de Spiennes figurent sur cette précieuse liste au même titre que la Grande Muraille de Chine, le Sanctuaire historique de Machu Picchu au Pérou ou le Taj Mahal en Inde. Rien que ça ! Ca valait bien une descente à 10 mètres sous terre.
Equipé d’un harnais de sécurité lui-même rattaché à son « stop chute » j’enjambe le vide pour poser mon pied sur le premier barreau de l’échelle. La descente va m’amener d’ici quelques minutes au fond de la minière. Jonathan, le gardien du site, contrôle les points de sécurité, tout est conforme, je démarre ma descente avec un mélange de curiosité et d’excitation. J’approche à mon rythme au coeur de la mine, la lumière naturelle disparaît, et bientôt je touche le sol dans un espace d’une vingtaine de mètres carrés, fait de blanc et de parois crayeuses. Un coup d’oeil panoramique m’offre une vue sur des salles voutées aux piliers de soutiens, reliées entre elles par des galeries qui mènent vers d’autres puits. La craie laisse apparaitre à intervalles réguliers les bancs de silex gris/noirs, l’objet des convoitises.
Une visite avec un guide archéologue
Après quelques instants de silence et d’émerveillement, notre guide archéologue nous donne les codes pour comprendre cet environnement totalement inconnu. Quel plaisir de partager avec ces chercheurs nos questions pour comprendre la vie d’alors. Ici l’homme a fait preuve de génie humain pour creuser, organiser et transformer cette matière première qui pesait son poids. On y apprend que l’exploitation d’un puits durait approximativement 2 mois avant de se retirer et de creuser un peu plus loin. Nos ancêtres ont fait preuve de maitrises techniques pour avancer dans leur exploitation et pour mémoire sans électricité ! Le travail s’effectuait apparemment à la lumière naturelle, aucune trace sérieuse ne permet d’affirmer avec certitude que le feu descendait ici. Moment magique, la fermeture des lumières qui nous plonge dans les conditions réelles d'exploitation.
Pour ceux que la descente rebuterait, le centre offre différents espaces didactiques pour partager les découvertes faites par les archéologues et comprendre l’organisation du site. La frise du temps vous fera revivre les plus grandes découvertes de l’humanité, et l’espace central découvrir des zones de recherches archéologiques. Pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 12 ans, qui ne sont pas autorisés à descendre, la salle de projection permet de vivre la descente, grâce à la numérisation des puits. Après cette visite, on prend la mesure des qualités de nos ancêtres « Ingéniosité, savoir-faire, expérience et surtout un véritable courage, soit les qualités intemporelles des véritables mineurs », paroles de notre guide archéologue.
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