Un terril c'est haut, mais c'est beau !
Le Plat Pays... Ce cher Jacques n'a sans doute jamais mis les pieds dans le Borinage. C'est moi qui vous le dis ! J'ai testé hier l'ascension du terril de l'Héribus à Cuesmes et mes mollets s'en souviennent encore... A chaque fois que je viens à Mons, je m'étonne des dizaines de terrils qui ponctuent le paysage de la région. Alors hier, j'ai chaussé mes baskets pour aller voir tout ça d'un peu plus près.

 

Une randonnée dans une nature sauvage

Petit côté pratique pour les automobilistes, vous pouvez garer votre voiture sur le parking situé au pied du terril, rue Hector Delannois à Cuesmes. De là, un chemin en dur longe le monticule sur lequel la nature semble avoir repris ses droits. A droite, la voie ferrée a sans doute servi pendant l'exploitation minière. Le commerce entre les bassins houillers du Hainaut et les compagnies françaises était très important au XIXe siècle. 

Mais plus que l'histoire, mon but, hier, est de me confronter à ce drôle de monticule. 

Dans la pâture qui s'étend au pied du terril, Maxime et Jordan réalisent des graffitis sur les murs d'un ancien vestiaire de foot tombé en désuétude. Ils connaissent le site par coeur. Cette nature « brutale », sauvage, les inspire. Ils m'indiquent la route. Au bout du chemin, je dois tourner à gauche. Un sentier puis des escaliers me mèneront au sommet. « Vous verrez, la vue sur Mons est incroyable » témoignent-ils. 

Le sommet en point de mire

Je presse le pas. Je m'enfonce dans un sous-bois peuplé de bouleaux et commence gentiment la grimpette. Au début, c'est assez plat. Puis petit à petit, je vois la couleur du sol se transformer, elle passe du rouge au noir puis à nouveau du noir au rouge. L'endroit est calme. Il semblerait que je sois seule. Seule face à cette montagne édifiée de toutes pièces des mains de l'homme. Le schiste est encore apparent. Mais point de bruit. Les mineurs ont déserté depuis quelques années déjà. Les oiseaux ont pris le relais. J'entends le froissement des feuilles sur le sol. J'imagine que le gibier doit aussi s'en donner à coeur joie.

Mais déjà j'aperçois l'escalier. La pente se révèle tout d'un coup beaucoup plus raide. Je prends mon souffle et mon courage à deux mains. C'est parti, à moi le terril. Une, deux, trois, quatre puis cinq... Les marches mènent au sommet. La nature a vite retrouvé ses quartiers, il faut éviter parfois les ronces. Mais quel bonheur de pouvoir sentir cette nature sauvage. 

La chaîne Boraine et Mons en panorama

Au sommet, je dois dire que je ne m'attends pas à un tel panorama. La vue n'est pas dégagée mais j'identifie immédiatement le beffroi et la collégiale de Mons au nord. A l'ouest surgit toute une série de terrils, le Crachet de Frameries ou encore le terril du Levant, que je me suis promis de découvrir également. A l'Est, le mont Panisel, un lieu de culte druidique paraît-il ! Je reste bouche bée. Quelle chance incroyable d'avoir pu conserver un tel site et de l'avoir rendu accessible au public. Quelle plus belle façon de découvrir la région de Mons ? Au sommet, un wagonnet témoigne de l'histoire du Borinage. Des siècles à fouiller le sol. Aujourd'hui, l'activité est bel et bien éteinte mais les témoignages sont encore nombreux. Il suffit d'ouvrir grand les yeux. Tout est à portée de main.

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