Ce matin me voici au Grand-Hornu, célèbre charbonnage du XIXe siècle. En accès libre pour s’y promener, ce site majestueux respire l’histoire. J’ai très envie d’en savoir un peu plus. Ce lieu m’évoque de nombreuses questions. Comment s’organisait la vie ici ? Qu’abritaient ces bâtiments à l’architecture néoclassique ? Pourquoi un château dans un charbonnage ? Et cette statue au coeur de cet ovale engazonné, qui représente-t-elle ? Météo au beau fixe, à 2 euros la visite en audioguide, il serait dommage de s’en priver.

Avec Henri De Gorge comme guide !

Je ne vais pas être déçu. Simplicité d’usage, légèreté du matériel, son irréprochable et une scénarisation de l’histoire qui m’a fait plonger deux siècles en arrière dans le quotidien des lieux. Et pour cause, c’est Henri De Gorge en personne qui va m’accompagner pendant l’heure de visite. Une bonne surprise, je suis l’invité du propriétaire. Ce capitaine d’industrie à la voix assurée et grave m’explique son projet et l’organisation de sa cité idéale. La statue au coeur de la cour c’est lui, il trône fièrement face au « bâtiment des ingénieurs » centre administratif de l’exploitation. Chaque bâtiment avait sa fonction, la cour carré avec ses magasins aux foins et ses écuries, aujourd’hui devenus lieux d’expositions pour le MACS et Grand-Hornu Images, la cour principale véritable lieu de passage au coeur de la cité, mais aussi l’atelier des machines l’un des premiers en Belgique à construire des locomotives. Il avait de la suite dans les idées M. De Gorge : exploiter le sous-sol avec ses propres machines mais aussi et surtout construire sur ce site une cité minière d’avant-garde pour « ses » ouvriers.

La vie quotidienne du charbonnage dans le casque

Ce sont plus de 450 maisons de mineurs qu’il a fait bâtir autour du site. En cherchant toujours à offrir le meilleur cadre de vie aux familles, et d’abord des maisons de 6 pièces payées à la semaine l’équivalent d’une journée de salaire. Une femme de mineur me confie à l’oreille, enfin dans mon casque, ne jamais avoir imaginé un jour habiter un tel palace. Une école, des commerces, un dispensaire, des loisirs et des lieux de détente et de culture… Tout est fait pour installer le mineur et ses proches dans les meilleures conditions. Uniquement pour ça ? L’intervention d’un avocat venant conseiller les mineurs pour la création d’un fond de sauvegarde ne semble pas du goût du patron paternaliste, « Ah qu’ont-ils tous avec leurs idées socialistes, mes ouvriers sont heureux ici ! »… L’histoire est en marche, vous y plongez avec plaisir pendant toute la durée des commentaires.

Bien d’autres informations et d’anecdotes étonnantes sont délivrées. Le développement du Grand-Hornu n’a a jamais été un long fleuve tranquille ! Inondations, émeutes, et concurrences des autres charbonnages ont rythmé son exploitation. Je vous laisse découvrir. C’est presque à regret que je quitte Henri, entrepreneur visionnaire et éclairé. Il repose toujours avec sa famille dans la crypte familiale du Grand-Hornu. Il aura marqué l’histoire des lieux à jamais.

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