Prendre le large à Mons !
24 janvier 2017
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Première rencontre : agité. Je n’aimais rien de lui. Je m’en souviens comme d’hier. Ce jour-là, il faisait froid, gris et pluvieux ; regard du garçonnet qui ne veut pas être là. Là, désabusé, au milieu d’autres, pour un stage ADEPS à la voile et au vaurien… c’est sûr, cette semaine-là, j’allais le devenir ! Mais, pourquoi fallait-il que j’y sois –moi– à ce Grand-Large ?
À cette époque, il y avait juste de grandes étendues et un plan d’eau où nous n’étions pas autorisés à nous promener. Le mauvais temps nous interdisant toute sortie et toute pratique maritime, les premiers jours furent pires que tout : cours d’ordinateur oblige ! Un ordinateur, fin 80’, ça signifiait surtout un « machin énorme »… un peu comme la cuve de mon tonton vendeur de charbon ! Aucune idée de ce à quoi pouvait bien servir ce bidule : grosse flèche blanche sur fond noir. On a passé 3 jours à faire des maisons et des tortues, pour un résultat exceptionnel qu’ils disaient…
Mais après la pluie vînt le beau temps. 2 jours plus tard, au cinquième et dernier jour donc, le soleil rayonnait. Les visages explosaient. La joie abondait. Nous étions tous redevenus des enfants ! Innocents et émerveillés ! Un rien nous amusait ! Nous avons passé une journée mémorable à batifoler sur des coquilles de noix à la recherche du courant et des vents contraires. On ne nous avait pas dit que le plan d’eau était artificiel ! Nous pouvions toujours les chercher, ces vagues, que quelques fanfarons semblaient pourtant prendre.
Deuxième rencontre : tranquille. J’aimais tout de lui. Je m’en souviens comme d’hier. Ce matin-là, il faisait chaud, clair et ensoleillé ; regard de l’adolescent qui remue ses souvenirs. J’étais venu à vélo. 35 kilomètres, juste pour le revoir. Juste pour sentir ce vent de liberté et braver les interdits. Aller là où jadis je n’avais pu aller. Mais, pourquoi fallait-il que j’y revienne ? Tout s’y était développé. On y avait installé de nouvelles berges, de belles pelouses et quelques bancs. Pratique pour déraper comme un dératé... c’est sûr, j’allais y revenir !
Et j’y suis revenu, mois après mois, année après année. Tout y changea : on y installa un bowling, une capitainerie puis un Club House -un resto-bar quoi ! C’était le temps du « on prend un verre avant de retourner ? » ; c’est qu’il nous a vu grandir, le Grand-Large ! On y passait des heures, à regarder les bateaux et chercher les mouettes : pour nous, c’était la mer... c’était le Port de Plaisance de Mons.
Troisième rencontre : joyeux. Le Grand-Large a grandi. Moi aussi. On y a encore construit une piscine avec Wellness et resto-bar… j’y enchaîne les longueurs les jours de motivation. Mais, pourquoi fallait-il que je m’y inscrive ? Sans doute parce qu’au fond j’aime ce Grand-Large. Lui qui trace mes balades le long du RAVeL. Lui qui me rappelle tant de choses. Lui que j’attends de voir grandir à mon tour.
Quatrième rencontre : surpris. Je crois vous y avoir croisé. Mais, pourquoi fallait-il que je vous en parle ?