Espace muséal Emile Verhaeren
MUSÉE
Lorsqu'Émile Verhaeren, illustre poète belge, foule pour la première fois les terres des Honnelles, il pense qu'il va mourir d'ennui. Un siècle après sa mort, on ne se lasse de relire les textes écrits dans la commune qu'il a finalement fini par chérir. L'espace muséal Verhaeren à Roisin revient sur cette étonnante histoire.
C'est un peu par hasard qu'Émile Verhaeren découvre Roisin. En visite chez une amie qui se reposait dans l'auberge de Léon Laurent suite au décès de son époux, il découvre les paysages de Roisin, du Caillou-qui-Bique et d'Angreau et tombe littéralement amoureux des lieux. De 1899 à 1914, il séjourne à de nombreuses reprises dans l'auberge de Léon Laurent. Il finira même avec le temps par l'appeler « ma maison ».
«Verhaeren se promenait dans les bois mais aussi dans les grandes plaines » explique René Legrand, Président de l'ASBL Mémoire d’Émile Verhaeren et guide à l'Espace muséal Verhaeren. « Il parlait aux arbres, aux plantes, aux branches, aux oiseaux... On le surnommait le sot du bois. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne vivait pas reclus dans le village, il fréquentait les fermiers, les sabotiers et n'hésitait pas à discuter avec les habitants. Il a marqué à jamais l'histoire de Roisin » s'émeut le guide.
Une partie de l'ancienne auberge dans laquelle séjournait le poète accueille un espace muséal consacré à l'artiste et l'histoire intime qui le liait à Roisin. On y découvre ses textes, ses pérégrinations, sa vie mais aussi le bouillonnement culturel de Roisin au début du siècle dernier. A l'aube du XXe siècle, le poète atteint une renommée mondiale. Verhaeren voyage à travers l’Europe il donne des conférences et le roi Albert Ier le proclame poète national. En 1911, il rate de peu le prix Nobel de Littérature.
L'espace Emile Verhaeren présente ainsi une série de reproductions de documents historiques et de toiles témoignant des contacts privilégiés qu'entretenait le poète avec les grands noms du monde artistique de l'époque : Seurat, Verlaine, Van Rysselberghe, Rodin, Ruffin, Destrée ou encore Camille Lemonnier... « Certains venaient lui rendre visite, il fut un temps où le monde entier venait à Roisin ! » explique non sans fierté René Legrand.
Pacifiste militant, le poète dénoncera la folie guerrière en 1914. Ironie de l'histoire, Verhaeren meurt accidentellement en 1916 à Rouen, sous les roues d'un train, poussé par la foule.
Espace muséal Verhaeren, 23 rue Emile Verhaeren, B-7387 Roisin-Honnelles, 00 32 65 36 04 64. Ouvert le dimanche et les jours fériés, de 15h à 17h30, du 1er we d'avril au 1er we d'octobre.
Bon Plan : Le circuit des Pierres. Au départ du monument commémoratif de Verhaeren près de l'espace muséal, un circuit balisé de 4 km, part sur les traces de l'artiste. Sur le parcours, des blocs de pierre laissent apparaître les plus beaux vers de l'auteur.