Imaginez 65 hectares de marais et d'étangs à perte de vue. Pour vous donner une petite idée, c'est à peu près l'équivalent de 65 grands terrains de football ! Et il ne faut pas aller en Camargue ou dans un pays nordique pour profiter de ces paysages. Non, cet endroit bucolique se situe au coeur de la réserve naturelle des Marionville.
 
L'histoire de la réserve naturelle des Marionville, c'est un peu : qui va à la chasse perd sa place ! Ces marais et étangs n'ont pas toujours été aussi paisibles. Il y encore quelques décennies, ils n'existaient pour ainsi dire quasiment pas. Autrefois, le site était parcouru par la Haine. Cette rivière aujourd'hui canalisée, serpentait dans les prairies humides et jouait à cache-cache avec les saules têtards jusqu'à ce que l'homme intervienne...
 

Des mains de l'homme

L'exploitation du charbon allait changer à la fois le cours de l'histoire mais aussi à jamais les paysages de la région. Peu après la Seconde Guerre mondiale, les terrains ont commencé à s'affaisser pour laisser place à un vaste plan d'eau au milieu des prairies. Très peu exploitables, ces dernières furent progressivement délaissées par les agriculteurs. Mais la nature n'aime pas le vide... Et ces nouvelles zones de marais ont très vite attiré une faune et une flore sauvages. En 1978, la réserve naturelle des Marionville, qui s'étend sur les communes de Saint-Ghislain et Quaregnon, est née.
 
 
 

Des sentiers aménagés

Que peut-on y voir aujourd'hui ? La nature dans tout ce qu'elle a de plus beau à offrir ! Un sentier de promenade (3km aller-retour) a été aménagé sur une ancienne ligne de chemin de fer. Il conduit à deux observatoires situés au bord du plan d'eau principal. De part et d'autres du sentier, les buissons de saules et d'aubépines abritent une joyeuse colonie d'oiseaux : fauvettes, mésanges, rouges-gorges et autres rossignols. Pas toujours faciles à observer pour les néophytes, ces petits volatiles vous épateront néanmoins avec leur chant caractéristique. Un vrai concert à ciel ouvert !
 

Observer la nature

Une fois arrivé aux observatoires, ouvrez bien grand les yeux et les oreilles. La faune qui trouve refuge dans la réserve ne demande qu'à vous épater... Mais attention, aussi charmants soient-ils, ces êtres se révèlent timides, la discrétion est de mise pour pouvoir les embrasser du regard. Le Goéland cendré, le tadorne de Belon, la Gorgebleue à miroir sont quelques-uns des oiseaux nicheurs remarquables du site. Grâce à la diversité des milieux qui composent la réserve, chaque espèce a su trouver son bonheur. La rousserolle ou encore la gorgebleue apprécient le confort des roselières tandis que dans la partie nord occupée par des petits plans d'eau, les canards donnent la réplique aux batraciens et autres insectes en tous genres. C'est d'ailleurs dans cette partie que l'on trouve l'utriculaire, une plante aquatique carnivore très rare ! Méfiez-vous, elle est capable d'avaler sa proie en moins d'un millième de seconde... 

Bon à savoir : parking aménagé à Tertre, le long de la rue Olivier Lhoir, entre la rue des Marionville et le passage à niveau. Accès libre. Visites guidées possibles avec l'association Natagora : www.natagora.be