Au détour d’une rue, sur la façade latérale d’une habitation typiquement montoise, se découvre une fresque monumentale, abstraite et colorée. De grands rubans traversent le mur. Certaines bandes sont noires et pleines, d’autres zébrées et partiellement colorées. Elles se chevauchent, ludiques, dynamiques. Cela implique des jeux de superpositions, avec comme toile de fond, un aplat dégradé allant du orange au bleu.

Pointure de l’art urbain à la renommée internationale, l’artiste américain MOMO est célèbre pour avoir réalisé « le plus grand tag du monde » : un immense ruban de peinture zigzaguant dans les rues de tout Manhattan. Au début des années 2000, alors que la scène du street art se voit principalement investie par la figuration, MOMO revendique explicitement un intérêt pour des fresques abstraites.

Il se penche vers lignes et formes, dont les déclinaisons et combinaisons sont infinies. Il lie son goût de l’aléatoire à sa curiosité pour l’informatique, l’open source et la musique électronique. Sa passion pour le voyage n’est pas non plus étrangère à son style. Sa découverte de la tradition murale des Caraïbes - des fresques géométriques peintes par les habitants à même leur maison - marque notamment son imaginaire.

L’artiste travaille également en studio, où il réalise sculptures et toiles abstraites. Cet aspect illustre la diversification des techniques et supports à laquelle de nombreux artistes urbains s’adonnent aujourd’hui.

 

Ressources

https://daevmomo.com

https://nicolascouturieux.com/artist/momo/